dimanche 4 avril 2010

Samuel Eto'o

Voici donc ma caricature de Samuel Eto'o, considérablement modifiée... et à mon avis bien meilleure. A vous de me dire...

Here is my caricature of Samuel Eto'o, considerably modified ... and in my opinion much better. For you to tell me ...

19 commentaires:

  1. Ola Christophe : ce commentaire me va droit au coeur !
    J'en déduis, qu'en plus d'être d'accord avec moi,ce qui n'est pas pour me déplaire, tu t'es déjà mis en "mode Tontons flingueurs" en évitant donc tout comparaison possible avec les mariniers qui font "plouf".

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  2. Ton travail sur la déformation du crane et sur la mâchoire (par rapport à la précédente version), ont rééquilibré le visage.
    Tout comme ton travail sur ses sourcils a éclairé son regard.
    Belle maitrise technique du speedpainting et des tons de peau (j'aime particulièrement la palette de couleur de son oreille gauche).

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  3. Maintenant que je connais le visage de ce fou de balleur, je peux confirmer que cette version est en tout point remarquable (douceur du regard, franchise du sourire, etc). Et quand on plonge dans les détails que tu as peints, ça devient vertigineux (brillances de la gencive, reflets dans les yeux...).

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  4. Merci messieurs !
    Guillaume : ainsi que je le disai précédemment, c'est justement un dessin plus spontané (presque rageur, j'étais assez agacé) qui m'a permis de "re-caricaturer" ce dessin qui confinait au portrait au fur et à mesure de l'avancement du travail.
    Pour la finition "peinte", malheureusement, j'aurai dû faire plus "speed painting". Mais voila, je pinaille, toujours un peu trop, et j'ai gagné en précision ce que j'ai perdu en spontanéité, au moins pour ce qui est de la "peinture".

    Thierry : voila, ton commentaire complète et contrebalance celui de Guillaume, tout à la fois.
    C'est paradoxal. Je veux dire que le regard que j'ai sur mon propre travail de colorisation numérique est paradoxal.
    Les détails sont effectivements "saisissants", mais parfois presque trop.
    J'arrive pas à m'arrêter "avant" de rentrer dans ce type de finitions, impressionnantes certes, mais finalement assez superflues à mon avis, même si j'aime ça (c'est là qu'est l'os du paradoxe...)
    J'aimerai me satisfaire de ce que j'aime voir, en terme de "non-finito", chez des garçons talentueux comme Barry O'Donoghue ou encore Xi Ding (plus connu sous le pseudo de Spinor)
    Ces deux là savent intuitivement aller à l'essentiel et s'y tenir.

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  5. On en revient encore à cette quête de l'efficacité, ma parole.

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  6. Bien chopé Samuel, t'es parvenu à forces de recherches à serrer l'Eto.
    Bravo car le bougre il va vite.

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  7. Muito obrigado Nelson !
    Fui em seu blog, seus jogadores de bola são incríveis também!

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  8. Merci Laurent : et bravo, serrer l'Eto'o, je l'avais pas celle là !

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  9. Guillaume : ben oui, j'en reviens toujours aux trucs qui me trottent en tête... c'est assez pragmatique et conceptuel, tout à la fois.
    Une phrase populaire résume assez bien cette idée : "le mieux est l'ennemi du bien".
    En fait, mon raisonnement est celui-ci, en simplifiant :
    Depuis, grosso-modo, les grandes gueules Morschoisne-Mulatier-Ricord, le travail de caricaturiste "portrait-chargiste" a pris un tournant vers plus de sophistication, des structures et des finitions de plus en plus élaborées, de qualité lorsque c'est bien fait, mais horriblement longues à réaliser.
    Or, historiquement et culturellement, la caricature n'est jamais qu'une "p'tite illustration à la con" qu'on place dans la presse quotidienne, pour remplir des blancs (là je force le trait, mais l'idée est là)
    Donc, sachant qu'il ne s'agit pas d'une Oeuvre d'Art, mais d'une illustration, il faut en placer beaucoup, et souvent, puis compter sur le volume (de diffusion par dessin, comme de dessins diffusés) pour en vivre décemment. Mais en réalisant, à peine, tout en bossant comme un dingue, une caricature tous les deux ou trois jours, on fait forcément monter le prix unitaire, on se place donc hors marché.
    Et donc j'aimerai bien étre plus efficace, d'abord parce que j'ai toujours préféré la spontanéité, la "puissance", aux petites crottes de mouches, mais aussi parce que l'efficacité me permettrait, et permettrait aussi à d'autres, d'accéder de nouveau à la diffusion (enfin il s'agit d'un des problèmes de la disparition de la caricature en presse, les autres étant soit conjoncturels ou économiques, ou même socio-politiques)

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  10. Oh mais que voilà des propos qui me comblent ! Jean-Marc, nous avons déjà parlé de ce sujet et je te rejoins à 100%. La caricature n'est pas un tableau, une sculpture, une oeuvre d'art en soi. Elle est là pour accompagner un texte, ou un texte l'accompagne, en tout cas jusqu'aux Grandes Gueules. A mon sens, et historiquement, la caricature est spontanée, rapide, réactive. Pour les "caricatures-tableaux" (Seiler, Krüger à l'étranger ou bien Marilo, Da Costa, Moine en France) il faudrait trouver un autre nom. Et nous (Borot, Bodard, Deloire...) qui sommes au milieu de tout ça...

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  11. Hi Christophe !
    Oui, cela ne me surprend pas, mais pas du tout, que tu sois d'accord, vu qu'on a déjà passé des heures à en parler (heureusement que la téléphonie a évolué, soit dit en passant...)
    Personnellement, je me sens "le cul entre deux chaises", parfois un peu désemparé, lorsque je réfléchis à cela, sachant qu'en plus c'est mon job.
    Faire des peintures, des expos "d'Art" ? D'accord, mais ce n'est pas de l'Art, ou en tout cas, pour ne pas choquer les caricaturistes sensibles, cela n'est pas perçu comme tel.
    Ou alors réaliser "vite", pour pouvoir encore être réactif, et donc utile à la presse ? Cela est incompatible avec l'évolution, je dirai "qualitative", de la caricature : ce glissement progressif depuis trente ans vers des images de plus en plus travaillées, donc longues à réalser.
    Fort heureusement, mes ressources ne dépendent en rien d'éventuelles publications.
    Suis-je donc sauvé ?
    Heuh, je sais pas...

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  12. Je vois que c'est un discours qui nous travaille tous.
    En faisant la corrélation avec mon travail dans la com, je dirais que les planning font que l'on fait au plus vite malheureusement et que parfois on aurait aimé pousser un peu plus. Étonnamment, c'est une chose à laquelle j'ai plus de mal à me résoudre en illustration (et donc caricature).
    Du coup je partitione, un peu comme vient de faire Christophe.
    Croquis, dessin de presse, illustration léché (ou caricature poussé techniquement), tableau.
    J'ai mes partitions de prédilection, mais ça m'aide à travailler selon les besoins et selon des consignes que je me suis fixer.
    Il y a bien-sur un hic. Ceux qui sont habitués à la ferrari ont du mal à choisir les transports en commun, même si ça les sert plus.
    Par contre il faudrait que ce soit le même prix. Et puis comme la caricature dans la presse française périclite beaucoup, il y a beaucoup d'offre pour peu de demande et donc ces personnes abusent de la casse des prix.
    La baisse de l'intérêt n'est pas du à la caricature, mais à la baisse de vente de certain quotidien, du manque d'intérêt de la presse gratuite pour ce médium qui coute trop cher à leur gout, et certainement d'une censure ou auto-censure de la satire politique (essence même qui a amené la caricature dans la presse).

    Je crois qu'on est tous des Perceval, avec une quête du Graal à vie : l'efficacité, le rendement (vivre de la qualité fournie), et le plaisir visuel.
    Si je ne m'abuse, Perceval voit une nuit le Graal, mais ne s'en rendra compte que plus tard.
    Je te souhaite de t'en rendre compte plus tôt pour l'atteindre un jour. En tout cas nous tu nous régales.

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  13. Guillaume : oui, les symptomes sont connus, déclin général de la presse papier dans son ensemble, auto-censure de cette même presse (y aurait-il corrélation ?).
    Mais baisse d'intérêt pour la caricature, je ne crois pas moi non plus (en tout cas de la part du grand public).
    Je pense qu'il s'agit, d'une part, et tu l'as souligné, d'une offre supérieure à la demande, ce qui implique forcément une baisse du tarif (sauf en cas d'entente, licite ou illicite)
    Mais aussi, et c'est ce que je soulignais précédemment, d'un "mauvais positionnement" des caricaturistes eux-mêmes. Je veux dire qu'il n'est pas possible de "placer" du Mulatier (et là je parle des illustrations hyper léchées, sophistiquées) en presse quotidienne. Chose vaine.
    (Et aussi, qu'il n'est pas très intéressant de publier chaque année le énième recueil des dessins de presse de tel ou tel auteur, surtout lorsqu'ils sont déjà publiés quotidiennement et que le lectorat en a déjà pris connaissance)
    Les erreurs "marketing", n'ayons pas peur des mots, sont le fait de tous les acteurs de ce marché : dessinateurs mais aussi groupes de presse et éditeurs.
    Pour faire un parrallèle avec la com', lorsque une PME fabricant du saucisson veut faire de la pub, tu lui dresses pas un plan média sur M6 Music Black et Pink TV.
    Notes bien que c'est dommage, on pourrait se marrer...

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  14. "Pour faire un parallèle avec la com', lorsque une PME fabricant du saucisson veut faire de la pub, tu lui dresses pas un plan média sur M6 Music Black et Pink TV"

    Note bien que c'est ce que certain voudrait, jusqu'à ce que l'on leur fasse voir le devis.

    Là aussi il y a le problème de je veux du luxe pour trois francs, six sous. Il y a un temps incompressible, qui comme tu le soulignes à juste titre ne permet pas de placer du Mulatier dans la presse quotidienne, et pourtant les prix cassent au point de ne parfois plus être rentable.

    Et puis c'est pareil, imprimé du Mulatier sur du papier journal n'a aucun sens, la linéature de sortie est plus faible qu'à l'écran d'ordi.

    Comme tu le dis, il y a pourtant toujours un réel intérêt populaire pour la caricature.
    Sans vouloir rejeté la faute, peut-être que si nous edvons faire un effort, la presse devrait aussi voire qu'il n'y a pas que les encarts pub pour faire vivre un journal de nos jours.
    Sans rentrer dans la polémique du Siné-Charlie hebdo, au vu des tirages, la caricature léchée n'est pas la seul à avoir potentiellement de l'avenir malgré la situation.
    Peut-être que ton Lee Van Cleef, est une forme de compromis entre le léché et le croquis.
    Quand j'apprenais les arts graphiques (apprentissage que je prolongerais toute ma vie), un exercice intéressant était d'essayer d'enlever tout ce qui était superflu à la compréhension pour atteindre l'alliage minimum entre l'esthétisme (qu'on recherche tous) et l'efficacité (qui est la quête de nombre d'entre nous).

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  15. Guillaume, j'aurais pas dit mieux !
    A 100% d'accord.
    (l'aspect budget/devis du plan media, ainsi que le conseil, je l'avais zappé en cours d'écriture...)

    Pour ce qui est de mon Lee Van Cleef, on pourrait dire que ça va "à l'essentiel".

    C'est, dans un autre style graphique, et avec encore plus d'efficacité (et aussi, de talent) ce qui fait du travail de Maester un truc assez dingue, brillant. Une bonne synthèse quoi.

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  16. Juste pour rajouter :
    un jour j'ai contacté une agence d'illustrateurs pour proposer mon travail de caricature. Et ce qu'on m'a dit grossièrement, c'est que plus personne n'en voulait, que les années 70 étaient finies et les grandes gueules de pilote avec...
    je crois qu'il y a une dichotomie entre le public et la presse, parce qu'une bonne image bien léchée suscite toujours la curiosité, le sourire et (quand c'est bien branlé) l'émerveillement. Il y a aussi et surtout un problème culturel, car il suffit de jeter un œil aux USA et au canada (et même au dela de la manche) pour s'apercevoir que des caricatures très poussées font régulièrement la couv' de gros magazines (ce qui prouve par ailleurs que travaux poussés et deadlines serrées ne sont pas incompatibles).
    Quand à définir ce qui est artistique ou pas, certains diront de la caricature comme du dessin de presse qu'ils sont un art en soi. Selon ta vision Jean-Marc, un art de la spontanéité, de l'efficacité.
    En tout cas cette caricature est une belle réussite et cette dentition est parfaite !

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  17. Salut Theb, et merci !
    Je suis bien d'accord avec toi, et cette anecdote que tu nous rapportes est révélatrice (je l'ai aussi éprouvée moi même, et je continue encore, d'ailleurs...)
    La presse française est globalement coupée de certaines réalités. On pourrait parler de parisianisme, mais c'est vrai aussi en province !

    Pour ce qui est des dead-line très serrées, il faut voir, aussi, que cela repose sur des processus de réalisation qui sont parfois assez discutables (j'insiste sur le "parfois", et sur le "assez" ainsi que sur le "discutable" qui n'est pas synonyme de condamnable)

    Pour ce qui est de l'Art.
    Je vais essayer de pas faire long, mais cet avis est lié à ma formation Beaux Arts, département Art. L'Art ne se résumerait pas à la fabrication et à la réalisation d'images, mais reposerait tout autant, si ce n'est plus, sur le process intellectuel (et tous les paramètres socio-politico-culturels environnants) qui mènent à la réalisation d'une image.
    C'est compliqué, y'a des gens super cultivés qui nous expliquent ça pendant 5 ans, et puis des fois on en bave pour comprendre...
    Le problème, c'est qu'après on se retrouve entre "beaux Arts" dans une dichotomie qui ferait de nous de parfaits directeurs artistiques Français qui aiment pas les caricatures...
    J'ai raté ma vocation !

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